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Sur le chapitre V de l’encyclique Redemptoris Missio – Cinquième partie : § 58 à 60

Les missionnaires contribuent à l’évangélisation mais aussi au développement des pays pauvres. Mais la contribution spécifique de l’Église consiste surtout à offrir aux peuples non pas plus d’avoir, mais plus d’être, en réveillant les consciences par l’Évangile.

Il faut répondre aux besoins de tous ordres, et les missionnaires y participent, avec leurs écoles, leurs hôpitaux, leurs imprimeries, leurs universités, leurs exploitations agricoles expérimentales. Mais le plus important est d’agir au niveau des mentalités et des comportements : c’est l’homme qui est le responsable du développement, et non l’argent ni la technique. Et la connaissance du Christ permet à l’homme de prendre conscience de la dignité de l’homme, lui donne l’élan et une force pour lutter contre les injustices.

Une école catholique

L’Église incite donc les peuples à se mettre en mouvement, en leur révélant Dieu et la grandeur de l’homme, l’égalité de tous les hommes et le devoir de lutter pour le développement.

Ainsi, l’évangélisation contribue au développement car elle amène la conversion du cœur et donc la fraternité et la lutte contre l’injustice.

L’Église éduque les consciences en révélant aux peuples le Dieu qu’ils cherchent sans le connaître, en leur révélant la grandeur de l’homme créé à l’image de Dieu et aimé par lui, en leur révélant l’égalité de tous les hommes comme fils de Dieu, leur empire sur la création qui est mise à leur service, leur devoir de s’engager pour le développement de tout l’homme et de tous les hommes.
Par le message évangélique, l’Église apporte une force qui libère et qui agit en faveur du développement, précisément parce qu’il amène à la conversion du cœur et de l’esprit, parce qu’il fait reconnaître la dignité de chacun, parce qu’il dispose à la solidarité, à l’engagement, au service d’autrui et qu’il insère l’homme dans le projet de Dieu, qui est de construire un Royaume de paix et de justice dès cette vie.

L’Église doit aussi agir au niveau du développement des pays les plus riches, en luttant contre la misère morale et spirituelle et en encourageant le partage : revenir à un mode de vie plus austère et se montrer réellement frères des plus pauvres. L’excès de richesse est aussi mauvais pour la dignité de l’homme que l’excès de pauvreté.

Dans les pays les plus riches, règne l’idée qu’il suffit de s’enrichir et de poursuivre la croissance technique et économique, pour obtenir le développement et relever la dignité de l’homme. Mais la consommation sans spiritualité ni valeurs humaines n’est pas source de paix ni de bonheur.

Saint Jean-Paul II, comme le pape François aujourd’hui, nous appelle à un changement de mode de vie : que ceux qui vivent dans l’abondance adoptent un mode de vie plus austère, pour partager avec les plus pauvres et aussi pour laisser une plus grande place à Dieu dans leur vie.
 

La charité, source et critère de la mission

L’Église, dans la monde entier, veut être l’Église des pauvres et témoigner des Béatitudes enseignées par Jésus, surtout la première : « Bienheureux les pauvres de cœur ».

L’Église doit accorder une attention préférentielle aux pauvres, quelle que soit la situation morale ou personnelle dans laquelle ils se trouvent.

Les pauvres sont tout spécialement victimes d’injustices, alors Dieu qui les aime veut prendre leur défense à travers l’Église.

Les pauvres sont donc les premiers à qui l’Église doit annoncer la Bonne Nouvelle : leur évangélisation est une preuve que Jésus est bien présent dans l’activité des missionnaires.

Saint Jean-Paul II ne nous permet pas d’ignorer notre responsabilité personnelle envers ceux qui manquent du nécessaire :

Fidèle à l’esprit des Béatitudes, l’Église est appelée à partager avec les pauvres et avec les opprimés de toute sorte. C’est pourquoi j’exhorte tous les disciples du Christ et toutes les communautés chrétiennes, des familles aux diocèses, des paroisses aux Instituts religieux, à faire une révision de vie sincère, dans le sens de la solidarité avec les pauvres.

Il n’oublie pas de remercier tous ceux qui se consacrent déjà à aider les personnes en difficulté.

Ce sont ces œuvres de soutien aux pauvres et à toutes personnes dans le besoin qui témoignent de l’amour qui est le moteur de la mission.

L’amour est « l’unique critère selon lequel tout doit être fait ou ne pas être fait, changé ou ne pas être changé. C’est le principe qui doit diriger toute action, et la fin à laquelle elle doit tendre. Quand on agit selon la charité ou quand on est mû par la charité, rien n’est désavantageux et tout est bon. » (Isaac de l’étoile, Sermon 31, 1793, cité par saint Jean-Paul II).

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