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Facebook nouveau continent numérique, le connaître pour l’évangéliser

Temps de lecture estimé : 6 min 30

Facebook est un phénomène de société important qui influe sur la vie de millions de personnes, spécialement le monde des adolescents.
Jusqu’à l’apparition de Facebook, Internet était volontiers vu comme le 6ème continent, le continent numérique. Insaisissable et omniprésent, fascinant et dangereux, objet de toutes les attentions et de toutes les études. Beaucoup le comparait à une jungle où se côtoyait le meilleur et le pire, où l’internaute averti pouvait trouver des merveilles alors que l’imprudent pouvait y tomber dans des pièges et parfois même y mourir. Pour beaucoup, cette jungle était l’ultime espace de liberté dans un monde ultra réglementé et contrôlé par toutes les institutions publiques comme privées.
 
Aujourd’hui Facebook est un internet dans l’Internet. Ce qui vient d’être dit lui est applicable, mais il existe des différences de taille.
Dans les débuts d’Internet, plusieurs sociétés ont rêvé de créer un « intranet », un internet fermé où tout ce que pourrait voir leurs clients seraient contrôlé par leur service : AOL l’a fait pendant un temps, Microsoft l’a ambitionné avec MSN puis a abandonné.
Ce rêve, Facebook l’a partiellement réalisé. C’est bien une seule société qui contrôle un milliard de comptes depuis le 12 septembre 2012. Le rêve de contrôle est réalisé également : Facebook contrôle totalement le rendu visuel et les possibilités de création et de modification de l’utilisateur, Facebook modifie le fonctionnement du site comme et quand il veut. Facebook pourrait disparaître du jour au lendemain sur un claquement de doigts de son fondateur, personne ne pourrait l’empêcher.
 
Face à Facebook, l’utilisateur est démuni et en danger pour plusieurs raisons, différentes d’Internet. Ceci est surtout dû à une donnée essentielle : la société Facebook n’est absolument pas en mesure de répondre aux demandes de millions d’utilisateurs. Voyons les conséquences.
• La sécurité des comptes est quasiment nulle. Rien n’indique à l’abonné Facebook qu’il doit créer un mot de passe de haute sécurité.
• Il existe des dizaines de sites Internet qui expliquent comment pirater un compte Facebook en quelques minutes. En 2011, un pirate a volé 116 000 comptes.
• Il n’existe donc pas réellement de confidentialité des données Facebook. Tout ce qui est publié peut, au mieux, être vu par des gens qui ne sont pas vos « amis », au pire être diffusé au monde entier, exactement comme pour un site Internet standard. Très peu d’abonnés Facebook réalisent que TOUT ce qu’ils publient peut un jour se retourner contre eux. Un employeur un peu tatillon peut être gêné lorsqu’il apprend par Facebook qu’un candidat était dans son adolescence un grand habitué des soirées très arrosées, sans parler des informations à caractère sexuel ou relatives aux drogues. Les étalages d’engagements politiques ou religieux sont également dangereux s’ils tombent entre les mains de certains interlocuteurs.
• Les employés de Facebook étant seulement quelques milliers, ils sont incapables de faire face au nombre énorme de comptes piratés. Celui qui a été piraté n’a plus qu’à recréer un autre compte, refaire tout son carnet d’adresse et abandonner son compte d’origine au pirate, ce qui peut lui être très préjudiciable. Il aura toutes les peines du monde à obtenir la clôture du compte piraté, si tant est qu’il y arrive un jour.
• De même, rien n’empêche un usurpateur de créer un compte à votre nom, de lui attribuer des informations crédibles à votre sujet et de commencer à contacter vos amis, par exemple pour leur soutirer de l’argent ou des informations utiles pour de la publicité ou plus grave, des tentatives d’escroquerie. Là aussi, la société Facebook ne réagira pas si vous leur signalez : trop de demandes et une grande difficulté à prouver les faits. Je viens d’entendre parler d’un cas de ce type : la victime avait une notoriété locale et de ce fait, comme toute personne ayant une certaine surface sociale, elle attire les gens malhonnêtes qui profitent de sa notoriété pour attirer leurs connaissances dans le piège du faux compte.
 
Si l’on compare Facebook et Internet, Facebook retire la liberté que donne Internet, mais laisse le côté le plus dangereux d’Internet, la possibilité pour tous les gens malhonnêtes de sévir. Il s’agit même d’un véritable eldorado pour eux.
 
Ceci posé, Facebook donne des possibilités qu’Internet n’exploite pas aussi bien :
• Les sites Internet, de par leur objet limité, ne sont pas des réseaux vraiment sociaux. Leurs utilisateurs sont peu nombreux alors que Facebook a depuis plusieurs années une dimension mondiale.
• Les emails permettent certes de communiquer avec la planète entière, encore faut-il connaître l’adresse de l’interlocuteur. Facebook fournit d’emblée la possibilité de montrer un contenu à l’ensemble des contacts de la personne.
• L’interface Facebook, après un temps de prise en main est agréable pour une utilisation simple, avec beaucoup de photos, ce qui correspond à la culture numérique ambiante, beaucoup plus que les contenus purement textuels.
• Facebook a beau être « comme » Internet, il a une interface unique, cela facilite une familiarité que l’on ne trouve pas sur Internet. L’interface reste globalement la même, et pour une utilisation simple les fonctions ne changent pas beaucoup. L’utilisateur est plus à l’aise que sur Internet où il faut s’adapter totalement à chaque nouveau site.
• Pour ceux qui veulent communiquer en tant qu’entreprise ou association, il est nettement plus facile de créer une page Facebook qu’une page Internet. La page Facebook donne accès à toute la puissance de diffusion de Facebook en quelques clics. De plus en plus de groupes ne se donnent d’ailleurs même plus la peine de créer un site Internet. Ils donnent simplement une adresse en facebook.com/yyy à leurs connaissances.
 
Alors quelle peut être la place de l’Évangile sur Facebook ?
D’abord il ne faut jamais oublier cette dépendance d’une société américaine lointaine à tous points de vue, qui semble laisser toute liberté à ses utilisateurs mais qui reste en arrière-plan et qui est reste maîtresse en dernier ressort.
Facebook peut être un lieu de superficialité si l’on accepte des milliers d’« amis » sans discernement. Facebook peut aussi être un lieu de véritable rencontre et de dialogue sérieux pour peu que l’on ait une ferme conscience que l’on est en relation avec des personnes humaines de chair et de sang, et pas seulement des relations extrêmement éphémères avec lesquelles on va discuter de la pluie et du beau temps, et souvent en interrompant toute relation sans préavis, par pur caprice, alors que la personne trouvait peut-être les discussions intéressantes.
 
Le pape Benoît XVI invite à évangéliser le continent numérique, spécialement les réseaux sociaux. Ce continent très particulier que constitue Facebook rend possible des interactions qui ne sont pas prévisibles, exactement comme le sont certaines rencontres dans la vie réelle. La vie de la Samaritaine a été totalement transformée par la rencontre avec Jésus au bord du puits de Jacob (Évangile selon saint Jean, chap. 4, versets 1 à 30). De même une rencontre sur Facebook peut être l’occasion d’approcher une personne avec respect, d’écouter ses souffrances et ses espoirs, de partager avec elle ce que je vis et, si elle en vient à des questions de sens, lui exprimer selon mon inspiration l’espérance que je porte. Les fameux « J’aime » de Facebook permettent de partager des intérêts communs, souvent inattendus : encore des occasions de se rapprocher de personnes souvent éloignées de toute expérience de Dieu.
 
Facebook est un outil formidable de diffusion d’événements. Autant il n’a aucun intérêt pour des contenus pérennes, autant il est parfaitement adapté pour annoncer et relater des événements de toutes sortes. Si je veux évangéliser, l’une des possibilités est d’annoncer et de relater la joie de ma vie chrétienne avec d’autres chrétiens, la joie de la communion.
 
Un ami prêtre péruvien m’informe par Facebook qu’il a eu la joie de célébrer aujourd’hui six sacrements : plusieurs mariages, plusieurs baptêmes, des confirmations, l’Eucharistie, il a confessé et donné le Sacrement des malades. Sur les photos il est absolument rayonnant tout comme les personnes qui reçoivent ces sacrements. La joie donnée par Dieu est un puissant facteur d’évangélisation et nous voyons combien Facebook permet facilement de diffuser cette joie. Le bien que Dieu fait dans nos vie, la consolation qu’il apporte, sa Présence bienfaisante qui nous aide à briser la solitude qui est le quotidien de tant de nos contemporains.
 
Facebook, internet dans l’Internet, est un nouveau continent, tout comme son grand frère. À nous d’évangéliser ses habitants, avec toutes les découvertes, dangers et bonnes surprises que cela comporte.

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  1. Paul_de_Limoges

    sur facebook j’ai 1500

    sur facebook j’ai 1500 contact dont 95% auxquels j’envoie chaque soir l’évangile du lendemain avec un commentaire et des liens sur les textes de la messe, et le matin les textes bibliques de la lecture de Taizé et aussi des soutiens à des actions de solidarité avec ATD quart monde et autre, beaucoup apprécient, c’est la nouvelle évangélisation…amitiés Paul

  2. Paul_de_Limoges

    je ne mets sur facebook que

    je ne mets sur facebook que ce que je dévoilerais dans une rue commerçante au vu de tout le monde, rien de secret ou intime

  3. Cat-modératrice

    MESSAGE DU PAPE BENOÎT XVI POUR LA 47ème JOURNÉE MONDIALE DES CO

    Je vous invite à lire le Message du Pape Benoît XVI pour la 47e journée mondiale des communications.

    Extraits :

     

    Ces espaces, quand ils sont bien valorisés et de manière équilibrée, contribuent à promouvoir des formes de dialogue et de débat qui, si elles sont effectuées avec respect, attention pour la vie privée, responsabilité et dévouement à la vérité, peuvent renforcer les liens d’unité entre les personnes et promouvoir efficacement l’harmonie de la famille humaine. L’échange d’informations peut devenir une réelle communication, les liens peuvent se développer en amitié, les connexions faciliter la communion. Si les réseaux sont appelés à réaliser ce grand potentiel, les personnes qui y participent doivent s’efforcer d’être authentiques, parce que dans ces espaces on ne partage pas seulement des idées et des informations mais en définitive on se communique soi-même.

    Le développement des réseaux sociaux exige de l’engagement : les personnes participent à construire des relations et à trouver de l’amitié, dans la recherche de réponses à leurs questions, en se divertissant mais aussi en se stimulant intellectuellement et dans le souci du partage des compétences et des connaissances. En unissant les personnes en fonction de ces besoins fondamentaux, les réseaux font de plus en plus partie du tissu social même. Les réseaux sociaux sont donc alimentés par des aspirations enracinées dans le cœur humain.

    Parfois, la voix discrète de la raison peut être dominée par la rumeur des informations excessives et ne parvient pas à éveiller l’attention qui est réservée par contre à qui s’exprime d’une manière plus persuasive. Les médias sociaux ont besoin donc de l’engagement de tous ceux qui sont conscients de l’importance du dialogue, du débat raisonné, de l’argumentation logique ; des personnes qui cherchent à cultiver des formes de discours et d’expression qui font appel aux plus nobles aspirations de ceux qui sont impliqués dans le processus de communication. Le dialogue et le débat peuvent s’épanouir et grandir aussi quand on converse et prend au sérieux ceux qui ont des idées différentes des nôtres. « Étant donné la diversité culturelle, il faut faire en sorte que les personnes, non seulement acceptent l’existence de la culture de l’autre, mais aspirent aussi à s’en enrichir et à lui offrir ce que l’on possède de bien, de vrai et de beau. »

    Il existe des réseaux sociaux qui, dans l’environnement numérique, offrent à l’homme d’aujourd’hui des opportunités de prière, de méditation, ou de partage de la parole de Dieu. Mais ces réseaux peuvent aussi ouvrir des portes à d’autres dimensions de la foi. En effet, beaucoup de gens sont en train de découvrir, grâce à un contact au départ en ligne, l’importance de la rencontre directe, des expériences de communauté ou même de pèlerinage, éléments toujours importants dans le cheminement de foi. En nous efforçant de rendre l’Évangile présent dans l’environnement numérique, nous pouvons inviter les personnes à vivre des rencontres de prière ou des célébrations liturgiques dans des lieux concrets tels que des églises ou des chapelles. Il ne devrait pas y avoir manque de cohérence ou d’unité dans l’expression de notre foi et dans notre témoignage évangélique dans la réalité où nous sommes appelés à vivre, qu’elle soit physique ou numérique. Lorsque nous sommes en présence des autres, de toute manière, nous sommes appelés à faire connaître l’amour de Dieu jusqu’aux extrémités de la terre.

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